Employeurs, laissez vos salariés être désagréables et caractériels, ou vous pourriez le regretter !

Décidément, la Cour de cassation entend d’une manière très souple la notion de lien subordination et de la nécessaire correction à adopter dans le cadre de la vie en collectivité.

Un salarié s’est adressé à des collègue, qui se sont plaints, en ces termes : «peut-on répondre à son besoin oui ou non ?», «concernant ma demande je ne vous parle pas d’urgence, je vous demande une réponse dans les meilleurs délais », « le premier bon à tirer qui n’est ni fait ni à faire », « crois-tu que je puisse traiter ce genre de mail ? ».

Il a adopté le même ton envers son supérieur hiérarchique : « je ne sais pas comment vous pouvez écrire de telles calembredaines », « vous êtes très mal informé », « soyez plus visionnaire M. G… », «on est dans la vente de produits techniques pas à la Redoute ».

Pour autant, selon la Cour de cassation, il n’a commis aucun abus dans sa liberté d’expression ses propos n’étant ni «injurieux, diffamatoires ou excessifs ».

Est donc cassé l’arrêt d’appel qui avait jugé bien fondé le licenciement pour faute, considérant que le salarié avait eu un comportement « agressif et critique à l’égard d’autres salariés et des responsables hiérarchiques, provoquant un climat conflictuel et une ambiance délétère.».

Bigre …

(Cass. soc., 15 janvier 2020, n°8-14177)